La France rend ce mercredi un hommage national au lieutenant-colonel de Gendarmerie Arnaud Beltrame, dont le sacrifice héroïque a sans doute évité un drame encore plus terrible dans le Super U de Trêbes.
Que serait-il advenu si Arnaud Beltrame n’avait pas proposé au terroriste Redouane Lakdim de se substituer à ses otages ? A-t-il tenté de le désarmer avant que l’islamiste ne lui assène les coups de couteau fatals, comme l’affirment certaines sources proches de l’enquête ?
Si plusieurs questions resteront à jamais sans réponse, nul, hormis quelques très rares esprits tordus comme Stéphane Poussier, dont l’invraisemblable jubilation à la suite de la mort du lieutenant-colonel lui a valu une volée de bois vert dont cet ancien candidat de La France Insoumise aux élections législatives, politicard et polémiste raté, ne se relèvera assurément jamais, ne conteste la bravoure inouïe d’Arnaud Beltrame. En l’espace de quelques secondes, ce dernier, futur marié, homme de foi ayant une vision sacerdotale de son difficile métier, a estimé que sa vie valait moins que celle des autres innocents qu’il estimait de son devoir de secourir.
Il est tombé en martyr de la plus funeste cause qui puisse être et en héros. Son visage lumineux est désormais solidement imprégné dans les esprits, aussi sûrement que le morne faciès de son tueur sera vite oublié.
Enième victime de la barbarie islamiste, fauché à près de 45 ans, dans la fleur de l’âge, par l’un de ces fossoyeurs rétrogrades de la beauté de la vie et haineux de tout, Arnaud Beltrame avait quelque chose du Français parfait. L’homme pieux, loyal et droit, le compagnon fidèle, le frère aimant, le protecteur, celui qui défend spontanément la veuve et l’orphelin, le garant des plus hautes valeurs morales. Dans le film qui se termine bien, il est le bouclier transpercé, celui qui doit mourir, celui qui a donné sa vie pour éviter ou tenter d’empêcher la catastrophe.
L’honneur de la Gendarmerie
Face à ce monstre de courage, à ce héros consensuel, l’admiration et l’inclination sont aujourd’hui unanimes. Et pour cause : Arnaud Beltrame personnifie un altruisme, un don de soi, un respect pur, un désintéressement et un patriotisme qui n’ont plus le vent en poupe dans des sociétés occidentales, rongées par l’individualisme paresseux. Il a aussi fait honneur à une profession exposée, particulièrement ciblée par les islamistes, mais trop souvent vilipendée dans un pays volontiers enclin à s’en prendre à ses policiers et à ses gendarmes, à ceux-là même qui ont fait le vaillant et éminemment respectable choix de nous protéger
Général de la Gendarmerie, Richard Lizurey l’a bien compris et a eu raison de l’ériger en modèle. « Arnaud Beltrame est allé jusqu’au bout de son engagement et en cela la Gendarmerie nationale est fière de ce qu’il a fait. Fière de l’avoir compté dans ses rangs. Son exemple doit nous inspirer au quotidien dans le service que nous faisons au service de la population et de la sécurité de nos concitoyens », a-t-il déclaré.
La mort de ce lieutenant-colonel que l’horreur islamiste aura rendu célèbre remet en ce sens les choses à leur juste place et des millions de nos concitoyens ont aujourd’hui conscience, provisoirement sans doute car la vie reprendra ses droits, avec ses coups de gueule infondés et son ingratitude, qu’il est des institutions qu’il convient de ménager. Qu’il reste et restera toujours, dans le bruit des grandes villes, l’anonymat des villages et le silence des campagnes, des êtres d’exception.