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Un hebdomadaire qui fait partie intégrante du paysage médiatique français depuis des décennies et qui a été bâti sur l’impertinence a été balayé.

Des dessinateurs connus et reconnus, menacés de mort dans le pays des Lumières ont finalement été exécutés. Des policiers aussi. En tout, douze Français, des dépositaires de l’information, des garants de l’ordre, des symboles démocratiques, plus quatre blessés en situation « d’urgence absolue » aux dires du chef de l’Etat, tous citoyens d’un pays ouvert et dont la vocation première est d’accueillir toutes les cultures.

Une partie de la France, terre d’accueil et des Lumières, est morte ce 7 janvier. C’est un journal qu’on a tué au sens propre. Un symbole. Celui d’une audace inacceptable pour des fous d’Allah qui n’aspirent qu’à détruire ce qui n’est pas comme eux, ceux qui pensent autrement, ceux qui croient en autre chose, et à asservir.

Des intégristes qui n’entendent rien aux valeurs de la démocratie, allergiques à la liberté et qui ont pu commettre l’inimaginable en France.

Une France qui se doit de s’interroger sur sa conception de la justice, sur son attachement exacerbé à la pédagogie, à l’insertion, à la réinsertion.

Une France par trop molle, trop légère et trop permissive pour ne pas être attaquée, frappée au coeur, mitraillée dans son essence même comme elle l’a été par des obscurantistes dont elle a sous-estimé et le nombre, et la puissance. Car il va sans dire que l’attentat de Charlie Hebdo suscitera des vocations.

Une France qui a l’obligation vitale de repenser sa politique migratoire et d’accentuer la répression, parce que désormais bien trop peuplée d’individus dangereux qu’il faut traquer et expulser, n’en déplaise aux prosélytes bien-pensants de tout poil.

Elles sont autant de cerveaux ravagés, d’âmes vendues, de psychopathes parfois cuirassés d’une discipline militaire détournée à des fins démoniaques.

La France doit se remettre en question. Réaliser qu’elle est engagée dans une guerre qu’elle n’a certes pas souhaitée, que le défi est immense, mais qu’il faut le relever. Au risque de s’attirer les foudres de certaines bonnes âmes plus ou moins déconnectées des vérités et qui s’entêtent à nier l’évidence, à penser que tout un chacun est récupérable, à croire qu’il existe ne serait-ce qu’un fond de bonté dans chaque homme.

Le temps de la faiblesse a vécu. Place à l’action, à la traque, à l’éviction des nuisibles. Tous ne sont pas musulmans et tous les musulmans ne raisonnent pas aussi froidement que les assassins de Charlie Hebdo, mais l’essentiel n’est pas là : il réside dans la défense de nos valeurs « brutes », de nos idéaux, de ce que nous croyions acquis et qui ne l’est peut-être plus. Dans la prise de conscience que la défense de la liberté d’expression doit aussi s’appliquer aux Zemmour et autres Houellebecq, pour dérangeants et insupportablement pessimistes que certains les trouvent.

S’indigner sur les réseaux sociaux, se rassembler, pleurer, soit, mais si c’est par la souffrance que nous sommes instruits, c’est bien par la réflexion et des décisions fortes que nous progresserons.

Guillaume Duhamel

 

Guillaume Duhamel

Guillaume Duhamel

Journaliste financier originellement spécialisé dans le sport et l'écologie. Féru de politique, de géopolitique, de balle jaune et de ballon rond. Info plutôt qu'intox et intérêt marqué pour l'investigation, bien qu'elle soit en voie de disparition.

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