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En publiant Climat investigation (aux éditions Ring), le monsieur météo de France 2 Philippe Verdier s’attire des foudres que Météo France n’avait visiblement pas prévues.Depuis, le journaliste est mystérieusement en congés. 

Le « climato-scepticisme », selon la formule consacrée, a désormais une nouvelle icône en la personne de Philippe Verdier, le présentateur de la météo sur France 2. Et peu importe d’ailleurs si ce dernier réfute ce qualificatif, c’est ainsi qu’il sera présenté, reportage après reportage. Après Claude Allègre donc, l’ancien journaliste de BFM TV se trouve sous le feu des critiques de ces démocrates autoproclamés qui condamnent et invectivent quiconque déroge aux dogmes. Et lorsque le dogme est répété à l’envi à la télévision, c’est comme si la vérité devenait intouchable. Blasphématoire.

Nathalie Kosciusko-Morizet, jamais avare d’un effort intellectuel, a même été jusqu’à proclamer que les climato-sceptiques étaient des « connards« , et une autre surdouée, une certaine Nadine Morano, a d’ores et déjà réclamé des sanctions. Et les spécialistes ès démentis + explications avec schémas + photo d’ours blanc sur une banquise qui fond se bousculent dans la lucarne pour protester contre Verdier.

Écologie, démocratie et liberté

Une question éthique, scientifique et presque philosophique ne devrait jamais se trouver dans les mains des politiques qui, électoralisme oblige, se doivent de changer d’avis au gré des courants

Pour une réflexion apaisée, structurée et variée sur les problèmes écologiques, tout semble fonctionner à l’envers. Le cheminement intellectuel est faussé, parce qu’un parti qui ne pèse plus rien (EELV) s’est arrogé le monopole environnementaliste et que les autres partis, comme des lapins pris dans les phares, s’échinent à tenter de paraître plus verts que les Verts surtout à la veille de la COP21.

Une question éthique, scientifique et presque philosophique ne devrait jamais se trouver dans les mains des politiques qui, électoralisme oblige, se doivent de changer d’avis au gré des courants. Or, le seul travail demandé à la démocratie dans ce cadre précis, c’est de pouvoir organiser un débat serein, ouvert, pour que le citoyen puisse juger en conscience avec tous les éléments.

Mais il n’en est rien. Les « climato-sceptiques » sont des galeux, des réprouvés, de misérables imposteurs qu’il ne faut pas entendre ni prendre en compte. Pourtant, aucun homme politique n’est assez qualifié (hormis … Claude Allègre) en sciences pour se prononcer sérieusement sur le sujet du changement climatique dans un siècle, mais ils s’octroient le droit, avec les grands pontes médiatiques, d’imposer une vérité aux gens, de leur faire changer d’ampoules et de reprocher à l’ouvrier de mettre du diesel dans sa Kangoo.

Science et réfutation

« Une théorie qui n’est pas réfutable par aucun évènement qui se puisse concevoir est dépourvue de caractère scientifique ».

L’inquisition médiatique se heurte pourtant à une donnée épistémologique essentielle : la possibilité de réfuter une science. Le philosophe Karl Popper écrit à cet égard dans Conjectures et réfutations : « Une théorie qui n’est pas réfutable par aucun évènement qui se puisse concevoir est dépourvue de caractère scientifique ». Dans ses textes, Gaston Bachelard dit peu ou prou la même chose.

Le but d’une science est d’être réfutable. Sinon c’est un dogme. Philippe Verdier a donc le droit voire le devoir de s’engager contre les thèses du GIEC qui, si elles se veulent scientifiques, doivent être soumises à l’examen critique d’un contradicteur, pour être crédibles.

L’écologie est en enjeu majeur, pour le respect de la Création diront les uns, pour préserver  les vies futures diront les autres. Mais jusqu’à preuve du contraire, Nicolas Hulot n’est pas un scientifique. Pas plus que les donneurs de leçons professionnels de notre chère classe politique selon qui Yann Arthus-Bertrand serait l’alpha et l’omega de l’environnement. 

Si l’effet de serre est mauvais pour la nature, le manque d’humilité l’est tout autant pour les consciences. L’oukaze n’a jamais été un bon moyen de converser sereinement, tout comme les procès en sorcellerie n’ont jamais fait avancer une cause. Chacun doit pouvoir présenter ses théories dans le calme, sans risquer de perdre un poste ni de s’exposer à une vindicte médiatique.

Alors vive le GIEC. Et vive Philippe Verdier.

Julien de Rubempré

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Julien Leclercq

Fondateur du Nouveau Cénacle et auteur de "Catholique débutant" paru aux éditions Tallandier.

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