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Les derniers sondages sont implacables : François Hollande est au plus bas. Chute prévisible diront les uns, spectaculaire diront les autres : dans tous les cas de figure, notre Président est majoritairement rejeté dans notre pays. Seulement, n’est-il pas prématuré d’acter la défaite de notre inénarrable représentant fantoche ?

Le soir de sa victoire, le 6 mai 2012, personne n’exultait. Sauf, peut-être, place de la Bastille, où des chanteurs déjà oubliés vinrent chanter devant un parterre de jeunes progénitures bourgeoises et de drapeaux étrangers flottant à l’envi. Dans son camp, chacun admettait qu’il s’agissait d’un choix par défaut à cause de la défection de DSK au Sofitel tandis que les électeurs comprenaient très vite que leur vote n’avait pas été réfléchi.

Quelques mois plus tard s’abattirent sur la France les fléaux de la politique socialiste telle qu’elle a toujours été préconisée : impôts confiscatoires, mesures sociétales dramatiques et laxisme affiché du côté du ministère de la Justice. Vinrent ensuite les bourbiers (Notre-Dame-des-Landes), les cocasseries (Julie Gayet), les infâmes scandales (Cahuzac) et les renoncements grotesques (face à l’Allemagne) ; bref, une litanie de projets bâclés, de réformes mal ficelées et contradictoires qui ont fait perdre déjà quatre années à la France.

« Quatre ans pour rien, quatre ans de trop : le socialisme n’a jamais été autant discrédité en France ».

Les chiffres de l’insécurité explosent, le flux d’immigrés est incontrôlable. Comme la courbe du chômage, celles de l’illettrisme et de la précarité ne cessent de croître. Par incompétence, veulerie et idéologie, rien n’a été fait pour endiguer la propagation mortifère du salafisme dans les banlieues et les rues de Paris en saignent encore. Quatre ans pour rien, quatre ans de trop : le socialisme n’a jamais été autant discrédité en France.

Seulement voilà : en abordant les primaires en 2011, François Hollande pesait 3 %. On connaît, hélas, la suite. « Culbuto » comme on le surnomme, sait toujours retomber du bon côté. Sous son apparence d’idiot du village savamment travaillée (il ne peut en être autrement), Hollande ne peut être complètement éliminé de la course à l’Élysée en 2017. Pour l’avoir trop sous-estimé, Nicolas Sarkozy s’en mord encore les doigts. Parce que son air benêt a finalement quelque chose de rassurant, la droite a intérêt de ne pas écarter un « 21 avril à l’envers » tant elle ne paraît ni audible ni crédible.

Macron et Nuit Debout : les idiots utiles de la social-démocratie

Les médias s’époumonent de joie devant les frasques de l’ancien banquier Macron dont le seul bilan est et restera la libéralisation des autobus, et tombent presque en pâmoison devant les derniers hirsutes venus beugler place ce la République.  Ultra-minoritaire dans l’opinion (25 % tout au plus), la gauche dans son ensemble ne pèse plus rien. Entre les quelques bobos tombés dans les filets de Macron et l’omelette au Lordon, elle semble plus divisée que jamais.

« Ces fausses dissidences sont également un excellent moyen de laisser croire que le cadavre de la gauche bouge encore ».

Mais, comme à son habitude, la gauche saura jouer son rôle favori : celui de la femme cocue qui revient finalement au bercail, la mine basse. Et c’est la dernière chance d’Hollande qui, soyons-en certains, se réjouit de voir l’ancien Rothschild séduire la meute médiatique tandis que les derniers pantins s’agitent debout : parce que tous, en mai 2017 iront voter pour François Hollande s’il est qualifié au deuxième tour ou, encore plus risible, pour Alain Juppé.

Ces fausses dissidences sont également un excellent moyen de laisser croire que le cadavre de la gauche bouge encore. Médiatiquement, on ne se lassera jamais de le répéter : c’est un coup de génie. Et pour Hollande, cela ne peut qu’être bénéfique. Chante encore, gentil punk républicain ! Dans un an, tu feras la queue au bureau de vote derrière un jeune macronnien, et ce calice sera bien plus amer que la bière de cette nuit couchée.

Il faut donc se méfier du loser qui dort. Même s’il est peu probable que la France fasse de nouveau confiance au pire Président de la Ve République, il faut malgré tout le considérer comme celui qui, à gauche, fera le plus grand score. Balzac ne disait-il pas : « La France est un pays qui adore changer de gouvernement à condition que ce soit toujours le même » ?

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Julien Leclercq

Fondateur du Nouveau Cénacle et auteur de "Catholique débutant" paru aux éditions Tallandier.

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