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Comme l’an passé, les auteurs du Nouveau Cénacle ont répondu au questionnaire qui vient parachever 2017. Christophe Bérurier ouvre la voie.

Le mot qui selon toi résume l’année 2017 ?

Marche, pour le mouvement politique, pour l’avancée dans ma vie personnelle, pour ce qui fait tenir un homme debout.

L’évènement de 2017 ?

L’élection d’Emmanuel Macron, contre beaucoup d’attentes. En attrapant tout le ras-le-bol des Français à l’égard des politiques à la papa, Macron réussit un exploit : une élection dans la poche, une côte de popularité au top, et sans doute, une réélection. Il aura permis un vrai renouvellement de la classe politique. Pour le pire et le meilleur.

Ton meilleur livre lu cette année ?

King Kong Theory, Virginie Despentes. Un essai d’éducation pour une nouvelle vision de la femme. Despentes propose enfin un dépassement du féminisme. À relire après les polémiques sur l’écriture inclusive, la nudité inutile des Femen, ou le délire autour de Jacqueline Sauvage :  » Comme si moi, parce que j’ai un vagin, je me croyais bonne comme Greta Garbo. Etre complexée, voilà qui est féminin. Effacée. Bien écouter. Ne pas trop briller intellectuellement. Juste assez cultivée pour comprendre ce qu’un bellâtre a à raconter. »

Le meilleur film de l’année ?

120 battements par minute, évidemment. Pour la beauté et le jeu de Nahuel Perez Biscayart, pour le meilleur résumé des années 1990, pour l’ode à l’amour.

L’émission radiophonique de l’année ?

Aucune : les podcasts indépendants prennent le pouvoir. France Inter est à mourir de honte et perd son temps dans le mauvais humour. Seul Daniel Morin est parfois drôle et Augustin Trapenard semble le plus honnête de tous.

L’album le plus écouté cette année ?

Lamomali, -M- Un album du renouvellement, senti depuis longtemps mais enfin réalisé avec l’ampleur nécessaire. Johnny Hallyday est mort, Mathieu Chedid a maintenant une autoroute pour lui tout seul.

La personnalité de l’année ?

Edouard Philippe, le meilleur choix du Président. L’arrivée aux affaires d’un homme posé, calme, déterminé, lettré, qui n’a pas peur d’être interviewé par Finkielkraut dans Répliques et qui écrit un livre nommé Les Hommes qui lisent. Un homme de la trempe d’un Pompidou, d’un Pierre Mendès France. Des comme on en fait plus.

Le mensonge de l’année ?

Croire que Paris était la ville où tout se passait encore alors qu’elle est sclérosée entre sa bourgeoisie et sa mauvaise gestion des flux migratoires. Quitter Paris est une renaissance. Parfois une ville rend con.

L’article que tu as préféré écrire pour le Nouveau Cénacle ?

Montaigne L’Ambivalent, à propos de la biographie d’Arlette Jouanna parue chez Gallimard, qui permet d’entrer dans l’œuvre du grand Michel.

L’article que tu as préféré lire sur le Nouveau Cénacle ?

Salluste et les derniers instants de la république romaine, parce que présenter un ouvrage intitulé La Guerre de Jugurtha, c’était quand même couillu. Et puis nous vivons les derniers instants d’un monde : les êtres nés dans les années 1980 sont les derniers représentants du XXe siècle : notre temps nous donne une charge : celle de ne jamais oublier le monde avant le numérique.

L’article que tu aurais aimé écrire pour Le Nouveau Cénacle ?

Une réflexion sur l’héroïsme dans le sport et particulièrement le sport amateur.

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Christophe Berurier

Christophe Berurier est professeur. Il aime les mots et le vélo.

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