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Dans sa Lettre à un jeune chrétien parue aux éditions Tallandier, Christiane Rancé délivre un message de joie et d’espérance aux nouveaux enfants du siècle qui ne mesurent pas l’immensité du christianisme. 

Les deux premières phrases du livre résument cet ouvrage : « Peux-tu m’accorder une heure de ta vie ? J’aimerais te parler de ta jeunesse ». L’apostrophe inquiète. Déroute. Parce que ces deux lignes renvoient à ce que nous ne sommes plus capables de faire : prendre une heure de notre temps pour nous interroger sur le sens de l’existence et entendre parler de notre jeunesse. Notre univers interconnecté nous invite chaque jour à ne plus méditer ces sujets. Seul le présent doit compter pour consommer et nous divertir afin de ne surtout pas accorder une heure de notre vie.

« Aujourd’hui où nous avons l’aspirine contre la douleur et le Prozac contre l’angoisse, quelle est donc l’utilité de Jésus-Christ, et quel avantage pourrais-tu en tirer ? »

La force du livre est de livrer un combat spirituel sans aucune animosité. Le style de Christiane Rancé est apaisé. Chacun de ses mots respire la confiance. Elle évoque le bonheur de croire en Dieu sans faire la leçon. Elle demande ainsi : « Aujourd’hui où nous avons l’aspirine contre la douleur et le Prozac contre l’angoisse, quelle est donc l’utilité de Jésus-Christ, et quel avantage pourrais-tu en tirer ? » avant de répondre quelques lignes plus loin : « Hélas, le christianisme ne sert à rien ». Dans un monde utilitariste et matérialiste, les évangiles ne sont en effet pas le meilleur divertissement ni le moyen le plus sûr de gonfler son ego. 

Vanitas vanitatum

Trois grands moments structurent la lettre : la rencontre avec Jean-Paul II, le bombardement de Sarajevo et le séjour dans le désert de Tassili Hogar. Christiane Rancé nous fait ressentir les paroles de l’Ecclésiaste : « Vanité des vanités, tout est vanités ». Face à la sainteté de Jean-Paul II devant la mort. Sous les bombes qui tombent du ciel et témoignent de la folie des hommes qui s’éloignent de Dieu. Face à l’immensité désertique, « Un néant aride, sourd et muet dans une lumière aveuglante ». Le chrétien est éternellement jeune car il s’extasie chaque jour devant la beauté de la Création comme il se désole des ténèbres qui l’assombrissent petit à petit.

« L’Eglise est attaquée dans le monde à cause de sa vocation universelle ».

« Où le christianisme recule, la barbarie avance toujours, sûre de son fait, qu’elle confond invariablement avec la violence, quelle qu’elle soit, physique ou économique », écrit-elle. Les Chrétiens d’Orient peuvent en témoigner.  L’Eglise est attaquée dans le monde à cause de sa vocation universelle. Sa lutte pour la vie dérange tout autant que sa critique de la haute finance. Les mots de Christiane Rancé nous font redécouvrir la force du témoignage chrétien. Cette lettre s’adresse à tous. 

 

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Julien Leclercq

Fondateur du Nouveau Cénacle et auteur de "Catholique débutant" paru aux éditions Tallandier.

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