Imaginez la cité d’Orange sous le règne d’Auguste au Ier siècle après Jésus-Christ. La foule des spectateurs romains qui faisait alors trembler le théâtre antique… Aujourd’hui, ce sont des milliers de touristes français et internationaux qui viennent humer ces vestiges où se produisent les fameuses chorégies d’Orange. Art lyrique et musical sublimé par ce théâtre, véritable symbole historique qui relie le passé glorieux de Jules César à notre époque contemporaine. De La Symphonie du Nouveau monde à La Giocanda, le programme estival du théâtre propose des pérégrinations artistiques aussi diverses qu’altières. Voyage dans le temps assuré…
Un peu plus à l’ouest, résonnent les « Olé » des aficionados qui ont réinvesti les travées des Arènes de Nîmes. Simon Casas, père de la tauromachie nîmoise, se réjouit d’une programmation dense et festive. Le covid et ses restrictions sanitaires ont donné du fil à retordre à tous les organisateurs de spectacles vivants. La culture sous cloche pendant presque deux ans… Mais aujourd’hui, les foulards rouges et les pantalons blancs sont de retour ! Et, pour notre plus grand plaisir, les traditions régionales d’Occitanie sont plus vivantes que jamais. Nous voilà donc rattachés pendant une représentation taurine à nos racines profondes… Mais les taureaux ne doivent pas nous faire oublier « Nîmes cité des dieux », un spectacle nocturne hors normes, qui se produira pendant la première quinzaine d’août. Le temps antique a passé mais la transmission demeure.
Sur la même longitude, après avoir admiré le théâtre antique d’Orange et dansé « la capucine » sur le pont d’Avignon, laissons-nous porter par le mistral, du côté des Baux de Provence. On pourra contempler un panorama atypique avec notamment le château médiéval des Baux qui domine le village et regarde vers le sud : Arles bien sûr, et la Camargue. Des activités ludiques sont proposés pendant toute la saison estivale pour petits et grands avec, entre autres polissonneries, des tirs à l’arbalète et des démonstrations de machine de guerre. La mairesse de ce beau village français de 452 âmes, Anne Poniatowski, tâche de mettre en avant ce joyau du patrimoine français. Chose qui n’est pas aisée quand on sait que la commune se voit, depuis près de dix ans, être dans le viseur judiciaire de Cathédrale d’images, l’ancien exploiteur du site des carrières, qui multiplie les recours contre les Baux. Contre toute attente, cette humble mairie a été condamnée à verser une indemnité record de près de cinq millions d’euros à son ancien partenaire… Fort heureusement, cette décision « irréelle » est à ce jour cassée mais les démêlés judiciaires entre les deux parties se poursuivent et continuent à mettre en péril le développement touristique des Baux de Provence rendant, de ce fait, cette étape plus que jamais indispensable quand on se veut défenseur du patrimoine français !
Poursuivons notre route en Arles, ville nourricière du célèbre peintre Van Gogh. La chaleur nous propulse quelque 130 ans en arrière. Van Gogh se coupe l’oreille dans sa maison jaune ; il sent la folie monter en lui. Pendant les ultimes années de sa vie, il peint frénétiquement des tableaux sublimes comme La Nuit étoilée ou la Terrasse du café le soir alors que le Rhône continue son ronronnement paisible jusqu’à la Méditerranée. Etonnamment, les saisons se sont succédé mais la ville d’Arles revêt encore un mystère particulier. Enigme que le fameux « circuit Van Gogh » tâche de résoudre en nous faisant arpenter tous les lieux d’inspiration de l’artiste. Se dévoile alors le fantôme de Vincent van Gogh veillant sur ce magnifique pays d’Arles, comme un enfant sur sa mère.
Athanase Foligno
Athanase Foligno est journaliste et chroniqueur artistique. Dans le sillage d’Antoine Blondin, il aime prendre la plume au rythme de ses vagabondages.
Pour consulter le programme des festivités du mois d’août à Orange, Nîmes, Les Baux et Arles :
https://www.arlestourisme.com/fr/sur-les-pas-de-van-gogh.html