Intraitables depuis la trêve, l’AS Saint-Etienne s’est adjugé ce week-end la dix-neuvième édition de la Coupe de la Ligue, s’imposant un but à zéro au détriment de Rennais qui, à l’inverse, n’y arrivent plus ces dernières semaines…
Aussi rapide qu’une caravane aux dires de ses (nombreux) détracteurs, souvent critiqué, à juste titre, pour son manque d’efficacité devant le but, Brandao n’en est pas moins, plus que jamais, « Monsieur Coupe de la Ligue ». Depuis la création de la compétition en 1995, il est en effet devenu le premier joueur du championnat de France à avoir remporté quatre fois le trophée, consécutivement de surcroît. Comme un symbole, c’est lui qui a inscrit le but victorieux de l’AS Saint-Etienne devant le Stade Rennais samedi au Stade de France (1-0).
Une neuvième réalisation en treize matchs dans cette compétition qui semble le transcender. Un but historique surtout, puisqu’il offre à l’un des clubs les plus titrés de l’Hexagone son premier titre depuis plus de trois décennies. De quoi comprendre l’accueil triomphal réservé aux joueurs à leur retour dans le Forez et l’émotion des supporteurs historiques de l’ASSE (NDLR : à noter également qu’environ quarante mille fans ont fait le déplacement à Saint-Denis). Car si les Brandao, Pierre-Emerick Aubameyang, Mathieu Bodmer, Josuha Guilavogui et consorts ne sauraient être considérés comme les dignes héritiers des Dominique Rocheteau, Dominique Bathenay, Jean-Michel Larqué et autres Michel Platini, force est de reconnaître que le « Sainté » cuvée 2012-2013 a fière allure. Avec une seule défaite au compteur toutes compétitions confondues depuis le début de l’année calendaire [face à Lorient (1-2) en quarts de finale de la Coupe de France, sachant que l’entraîneur Christophe Galtier avait choisi de faire souffler plusieurs titulaires indiscutables], il était déjà un sérieux prétendant à l’Europe. Depuis ce week-end, il est acquis qu’il disputera, au minimum, la prochaine C3.
Garder Aubameyang
Il y a huit ans, Saint-Etienne s’était incliné au terme d’une double confrontation contre les Suisses du Neuchâtel Xamax, au deuxième tour de la défunte Coupe Intertoto. Une toute petite parenthèse continentale au milieu de trente interminables années de frustrations, de relégations, de saisons quelconques ou, dans le meilleur des cas, jalonnées de coups d’éclats. La régularité au plus haut niveau a longtemps fait défaut au club de la Loire, finaliste de ce qui s’appelait encore la Coupe d’Europe des clubs champions en 1976.
Elle est cette saison l’une de ses marques de fabriques. Cinquième à cinq journées de la fin, l’ASSE ne compte que deux points de retard sur le LOSC, mais cinq sur l’Olympique Lyonnais, troisième. Il lui sera donc bien difficile de décrocher un ticket pour le tour préliminaire d’une C1 qu’il n’a plus jouée depuis la saison… 1981-1982 et une élimination peu glorieuse face aux Allemands de l’Est du Dynamo Berlin. Le ticket européen n’en est pas moins assuré. Reste à bien finir la saison et à bien préparer la prochaine.
Avec dix-sept buts (sept de plus que Brandao) en trente et un matchs de championnat, Pierre-Emerick Aubameyang, deuxième meilleur buteur de la L1 derrière l’intouchable Zlatan Ibrahimovic, devrait logiquement être le Stéphanois le plus courtisé. Le conserver serait déjà encourageant en vue d’un prochain exercice au cours duquel « Sainté » la revenante voudra confirmer.
Guillaume DUHAMEL
