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Nous voilà donc en 2014, après une année 2013 de tous les dangers : chômage en hausse, pouvoir d’achat en berne, impuissance du politique à résoudre les problèmes concrets des Français, montée des extrêmes, bref, d’aucun diraient « une année de merde ». C’était sans compter les vœux (pieux) d’un président aux abois.

François nous prenait déjà pour des gogos en 2013. Ces vœux ont été l’occasion de nous le prouver une nouvelle fois. Les impôts sont ainsi « devenus trop lourds ». Ah bon ? Après avoir voté 20 milliards d’impôts au cours de la première année de son mandat sans aucune baisse du chômage, il est salutaire qu’il rende hommage au travail accompli.

Mais François a plus d’une corde à son arc : la baisse envisagée du coût du travail. Partout en Europe le coût du travail baisse et la France a peut-être décidé de suivre le mouvement. Il est ainsi probable qu’elle rentre dans le rang, même si les représentants de l’élite franchouillarde ont une fâcheuse tendance à mépriser le monde entier, sur le mode du « on a toujours raison ». Si on n’est pas d’accord avec la politique française, c’est qu’on n’a pas compris. Or, au lieu de subventionner l’emploi, comme cela est le cas depuis plus de 30 ans, entraînant la frustration d’un secteur privé à qui l’on demande toujours plus d’effort en termes de contributions sociales, on aurait dû depuis longtemps se porter sur des actions ayant un impact durable.

Ce gouvernement qui maltraite l’entreprise

« Pas possible que t’en réchappes, nous sommes les frères qui rappent tout ».

Le néophyte en économie peut comprendre la chose suivante : il faut créer les conditions du travail pour tous, et ce n’est sûrement pas uniquement grâce à l’État, qui embauchera des emplois non marchands. On a l’impression qu’avec ce gouvernement, l’entreprise est l’homme à abattre, mais ce sont elles qui entretiennent ce modèle social, un des plus généreux au monde. François veut un pacte de responsabilité pour les entreprises. Est-ce à dire que des entreprises irresponsables n’embauchent pas assez ? A qui la faute ? Lorsqu’on fait le total des charges salariales et patronales, on arrive à 64% du salaire brut ou 82% du salaire net. Ces chiffres ne sont ni de droite ni de gauche, juste français. Au regard de leur contribution au modèle social français, on ne peut décemment pas sermonner les entreprises sur le fait qu’elles « rechigneraient » à embaucher.

Il ne s’agit pas de tout chambouler, mais de reconnaître l’apport de l’entreprise à un État français fiscalement omnivore. Vous avez dû remarquer lorsque vous avez rechargé votre Pass Navigo, une augmentation d’environ 2.50 euros. Un petit coup de TVA par-ci, un taux intermédiaire qui augmente. On admire la vitesse avec laquelle ces lois entrent en vigueur. Alors que les décrets d’application font plus que tarder pour d’autres. Une petite augmentation de CSG en passant, ni vu ni connu. Les inconnus, qui reviennent en force en 2014, nous avaient prévenu, « Pas possible que t’en réchappes, nous sommes les frères qui rappent tout ».

La TVA de la déraison

Par ailleurs, une baisse du coût du travail signifierait aussi une baisse des prix si les entreprises jouent le jeu. Et si l’Etat est assez malin, il pourra même augmenter la TVA sans que cela n’affecte ces mêmes prix. Si le chômage baisse, cela fera plus de salariés assujettis à l’impôt sur le revenu, le soleil de la galaxie fiscale française. L’assiette sera plus large, permettant à tout le monde de manger. Au final, plus de rentrées fiscales. Le paradis en somme.

Tout le monde le voit, les rapports préconisent son adaptation à une concurrence de plus en plus acharnée entre pays, mais le gouvernement ne bouge pas, préférant se réfugier dans des bagatelles culinaires futiles.

Par conséquent, la déclaration de notre président « Le modèle français n’est pas davantage négociable » semble caduque. Car dans la situation actuelle, ce n’est pas un « modèle » au sens positif où on l’entend. C’est un repoussoir. Qui connaît un nouvel effondrement tranquille depuis la crise de 2008. Tout le monde le voit, les rapports préconisent son adaptation à une concurrence de plus en plus acharnée entre pays, mais le gouvernement ne bouge pas, préférant se réfugier dans des bagatelles culinaires futiles.

Espérons tout de même que cette année soit celle de la lucidité, de la mise en place de réformes durables, qui cesseront d’opposer le secteur public et privé. Ils sont complémentaires, car des institutions éducatives solides et efficaces forment des individus capables et compétents. La résolution la plus importante pour notre gouvernement serait celle-ci : rationaliser (un gros mot pour certains) les parcours éducatifs pour permettre aux élèves de choisir leurs filières sur des bases concrètes. Tout le monde ne peut pas sortir de HEC, l’ENA ou Polytechnique, et il est temps que le gouvernement en prenne conscience.   

Rémi Loriov

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Rémi Loriov

Rémi Loriov est un homme libre qui s'intéresse à tout. On dit souvent à son propos : "personne ne sait ce qu'il fait, mais il le fait très bien." Il aime les histoires.

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