Partagez sur "Macholand : Pourquoi je préfère l’humanisme au féminisme"
C’est un scandale, un buzz, un clash dont seul Twitter a le secret. En publiant un tweet moqueur, Julien de Rubempré s’est attiré les foudres des féministes 2.0. L’occasion pour lui de préciser sa pensée, loin des anathèmes macholandiens.
Puisque la publication d’un article s’adresse à un lectorat de fait anonyme, puisqu’un avis est forcément livré en pâture à la foule, je préconise toujours l’utilisation du « on » et du « nous » pour les papiers édités sur le Nouveau Cénacle. Mais dans ce cas précis, il s’agit, non pas d’une défense (je n’ai attaqué personne), mais d’une justification : qu’il me soit dès lors permis d’utiliser la première personne du singulier.
Cette méfiance voire cette haine de l’Ironie, c’est le propre des régimes totalitaires qui, à l’instar de la Terreur ou de l’URSS, interdisent la Comédie.
Je n’ai jamais eu un seul comportement déplacé envers une femme, bien au contraire. Il m’est même arrivé de leur écrire des poèmes, pour leur signifier parfois mon incompréhension et très souvent mon adoration. Mais mon mea culpa s’arrêtera ici car, hélas, il m’arrive parfois de succomber à un de mes suprêmes plaisirs : l’ironie. Non pas cette ironie mal comprise, employée à tort et à travers, signifiant bien souvent moquerie, non. J’aime cette ironie, naguère analysée par Jankélévitch, cette distanciation fondamentale par rapport au réel, cette prise de recul systématique pour se permettre un mot d’esprit qui permet un souffle de liberté aux quelques d’Artagnan qui s’en autorisent parfois, malgré la traque dont ils sont l’objet.
J’aime cet esprit voltairien, qui place de fait la Nature au second plan, pour se laisser aller à un exercice de la raison. Cette méfiance voire cette haine de l’Ironie, c’est le propre des régimes totalitaires qui, à l’instar de la Terreur ou de l’URSS, interdisent la Comédie. Et pourtant, Molière aurait adoré les interdits moraux de notre époque et sa Cour encore plus puritaine et hypocrite que celle du misogyne Roi Soleil qui préfère le buzz à la baise.
Rire du physique est un droit, c’est de la caricature, n’en déplaise aux cohortes de Simone de Beauvoir 2.0 sans chignon qui me guettent avec un martinet pour me ramener dans le droit chemin. Aiment-elles, d’ailleurs, autant les régimes autoritaires que leur idole qui animait ses émissions sur Radio Vichy ?
Lorsque le déchaînement voit le jour sur Internet à l’égard d’une plaisanterie, force est de constater qu’il s’agit d’un mouvement de passion à l’égard d’un exercice rationnel, du cœur contre la tête, de Malebranche face à Descartes ! Twitter et sa consommation frénétique de l’instant, qui appelle la réaction plutôt que la réflexion : les activistes du Bien face au camp du Mal, ce dernier étant forcément incarné par un mousquetaire qui a eu l’imprudence de sortir son épée du fourreau face aux précieuses ridicules.
Division du féminisme et unité ontologique de l’Humanisme
Je défends le Citoyen, l’Humain, je m’intéresse à la majuscule et non pas aux minuscules qui épinglent, dénoncent, vitupèrent et offrent à la vindicte sur un site Internet qui a reçu une promotion médiatique pour le moins suspecte.
J’ai donc prononcé une gauloiserie, renvoyant le féminisme à une pulsion inconsciente provoquée par l’ingratitude d’un physique. Ce n’est sûrement pas ce que j’ai écrit de plus fin – quoique – mais cela m’a fait rire. Oui, le rire de Rabelais, celui de Porthos, celui de Bérurier. Le microcosme s’est vite agité, pensant me faire abjurer, moi, le galeux qui s’est permis une goujaterie. Comme Diogène face à Alexandre Le Grand, j’ai demandé cyniquement à Isabelle Alonso et à ses potentats du Premier Degré si elles voulaient bien s’ôter de mon soleil.
Je ne suis pas féministe, mais, je pense être profondément humaniste. Non pas l’humanisme télévisuel qui mêle à la fois le pathos, l’emphase et la surabondance de bons sentiments, mais celui de Montaigne ou de La Boétie, qui promeut le savoir et l’examen de conscience pour se libérer des pesanteurs idéologiques d’une époque. Et c’est grâce aux Essais, que j’ai justement pu me délivrer des griffes de Caroline de Haas, qui en plus d’un relooking, aurait besoin de relire Sieyès et Kant. Parce que c’est grâce à la lecture d’auteurs plus intelligents que moi que je suis parvenu à dépasser le strict cadre de ma condition sociale, citoyenne, sexuelle ou ethnique. Du singulier, l’Humanisme renaissant conduit à une universalité sciemment ignorée par ces prêtresses de l’inversion systématique des valeurs.
Je ne compartimente pas mon peu de générosité, ni mes engagements. Le féminisme, défend les femmes – soit – sans songer qu’un homme pauvre souffre autant qu’une femme plongée dans la précarité. Je ne crois pas non plus au Progrès, mais je lutte avec mes moyens pour la liberté de mon pays, la République. Je défends le Citoyen, l’Humain, bref, je m’intéresse à la majuscule et non pas aux minuscules qui épinglent, dénoncent, vitupèrent et offrent à la vindicte sur un site Internet qui a reçu une promotion médiatique pour le moins suspecte. Les hommes doivent à présent se mettre à genoux et se conformer aux nouveaux tabous. Ils doivent renoncer à la fellation sous peine de délation.
Le féminisme tel que le comprend Macholand.fr c’est la lutte des femmes contre les hommes, ces ignobles phallocrates qui regardent du foot et sont « sexistes ». Ces héritières du gauchisme suranné des années 80 veulent protéger le prétendu sexe faible, comme les militants de Greenpeace veulent défendre les derniers thons rouges. A cette création artificielle d’un clivage, répond forcément outrances et hystéries des femmes savantes, qui rêveraient en secret de figurer sur un calendrier Pirelli. Même si elles rechignent aux tâches ménagères, elles devraient passer le balai dans leurs références intellectuelles éculées, si elles ne veulent pas ressasser indéfiniment leur haine dans leur couvent moral et bien comprendre que Saint-Germain des Prés n’a rien à voir avec le maquis.
Je ne combats pas le féminisme, j’essaie de le comprendre et de lui répondre.
Et permettez-moi d’ajouter finalement que, comme Guitry, je suis contre les femmes. Tout contre.