Dans deux mois il aura 17 ans, en travers de son chemin se dresse un de ces « ogres de l’ocre » qui hantent le rocher, l’argentin Guillermo Coria. Cet après midi du 17 avril 2003, c’est Rafael Nadal le petit poucet. Rapide, excellent contreur, le lift acéré, ce n’est pas Nadal mais Coria qui dicte sa loi. La première manche est accrochée et atteint le jeu décisif, dans la seconde le majorquin plie définitivement sous les coups de boutoir de l’albiceleste , il s’incline en deux sets : 7-6 6-2.
– C’était les 1/8 de finale du Masters de Monte-Carlo – Rafael déposait les armes et une première pierre. Coria continuait jusqu’en finale, pour perdre contre le futur vainqueur de Roland Garros (2 mois plus tard), roi de la terre d’alors : Juan Carlos Ferrero, illustre ancêtre espagnol, descendant lui-même des Bruguera et consorts. Nadal savait quel chemin emprunter.
Le sacre de l’empereur Nadal – de Monaco –
Coria gardait le temple un an de plus et remportait l’édition 2004 du Masters de Monte-Carlo, mais ce n’était qu’un répit pour une terre sans chef. Un désert de sable, le calme avant la tempête. Soulevée par des bourrasques de vent, de la terre battue monégasque allait émerger un empereur, un conquistador :
Avril 2005, 2 ans plus tard, Nadal revient la bave aux lèvres et chasse d’un coup de raquette le gardien du temple monégasque. Il obtient sa revanche en battant Guillermo Coria en finale (qui atteignait ce stade de la compétition pour la 3ème année consécutive). Dans la foulée il s’auto proclame empereur :
Titré en 2005,2006,2007,2008,2009,2010,2011 et 2012, cela fait désormais 8 ans que « Rafa » règne en despote sur la terre des Grimaldi.
Djokovic I le monégasque
Mais demain un autochtone, le numéro un mondial Novak Djokovic – résident monégasque – tentera de chasser l’envahisseur, en rendant le rocher à la principauté. D’ailleurs en bon élève, c’est désormais dans la langue du prince qu’il s’exprime au micro qu’on lui tend sur le court central (dans un français hésitant mais correct) .
L’an dernier il échouait en finale, cette année comme Nadal à son époque « Nole » tentera de prendre sa revanche et dans cette bataille, nul doute qu’il y aura un avant-gout de guerre – plus grande encore – . En effet le vainqueur partira avec un ascendant psychologique certain, dans la conquête du graal porte d’Auteuil. – Roland Garros – les voilà !
Dimanche 21 avril 2013 sur France 3 et vos chaines de sports, le choc des titans, finale du Masters 1000 de Monte-Carlo :
Rafael Nadal – Novak Djokovic