Partagez sur "Comment, sans le vouloir, TPMP a ridiculisé François Hollande et Manuel Valls"
Lors de l’émission du 27 octobre dernier, Cyril Hanouna a cherché à joindre notre Président de la République ainsi que son Premier des ministres.
Et c’est finalement Manuel Valls qui a fini par décrocher. Non pas son secrétariat ni quelqu’un de son équipe, mais bien le Premier ministre en personne. François Hollande n’a certes pas répondu, mais plusieurs messages vocaux ont été laissés sur son répondeur, offrant aux téléspectateurs de D8, chaque soir un peu plus nombreux, un moment de télévision unique.
Car oui, Cyril Hanouna est moderne, drôle, imprévisible. Son culot est inégalable dans le PAF et ces coups de fil ont été un instant assez incroyable alors que le reste des programmes demeure conventionnel à souhait. C’est tout à fait le prolongement de ce que nous avons analysé sur Touche pas à mon poste et sa dimension, au sens bakhtinien du terme, de carnaval permanent comme réminiscence des Saturnales romaines.
Il n’est pas ici question de critiquer la spontanéité ni la puissance comique de Cyril Hanouna, mais de mettre brièvement en perspective ce que cette blague révèle sur la perte de crédibilité de notre personnel politique.
François Hollande, un roi sans prestige
Parce que ce qui ressort le plus de ce « happening télévisuel », c’est la considération à l’encontre du personnel politique. Qui aurait pu imaginer un comique faire un canular téléphonique au Général de Gaulle ? Qui peut se figurer Georges Pompidou décrocher son téléphone et plaisanter en direct avec les chroniqueurs d’une émission de divertissement ?
François Hollande et Manuel Valls n’apparaissent même plus comme des hommes de pouvoir. Ils ont été ramenés l’espace d’un instant aux figures des souffre-douleurs dont nous cherchions jadis les noms dans le bottin pour leur faire des blagues.
Sur le coup, forcément, c’est une bonne « opération de com » pour l’actuel Premier ministre, qui a répondu avec humour aux questions des plaisantins. Mais sur le temps long et dans l’imaginaire populaire, c’est l’image d’une élite politique moquée, dégradée et dénuée de hauteur qui va rester dans les consciences.
Nous sommes toujours aussi loin de la mystique républicaine si chère à Péguy.
Les rois sont nus. Qui sont les bouffons ?