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Après Le Bruit de la douche paru en 2015, David Desgouilles est de retour avec Dérapage (aux éditions du Rocher), un thriller politique et médiatique haletant dans lequel se croisent un chroniqueur médiatique, des partisans de Kadhafi et … Nicolas Sarkozy. 

Tout commence par un dérapage sexiste sur le plateau d’une chaîne d’information commis par Stéphane Letourneur, éditorialiste à succès et coureur de jupons. Seule Pauline Bland-Meunier, une autre journaliste étiquetée « réac », lui vient en aide et l’héberge dans la maison familiale située en province. Dans le même temps, un mystérieux groupe de partisans du colonel Kadhafi s’installe et prépare un coup … Quelques jours plus tard, l’ancien Président Nicolas Sarkozy sème son garde du corps à vélo et se fait enlever puis séquestrer. Le ton est donné ! 

Tout dans ce livre respire la générosité, et cela n’a rien  d’étonnant. Desgouilles confie bien volontiers un « Plaisir de raconter des histoires » qui se ressent au fil de ces pages qui se tournent les unes après les autres sans voir le temps défiler. Les monologues intérieurs de Nicolas Sarkozy emprisonné valent le détour (« Carla et Giulia me manquent. Je pense beaucoup à elles. J’imagine l’enfer qu’elles doivent vivre. Mes ravisseurs ont-ils revendiqué l’enlèvement ? »). Les frasques de Letourneur aussi. Le charme de Pauline encore davantage. 

De l’hystérie 2.0

De la même manière, Desgouilles confie ne pas être un grand lecteur de San-Antonio, alors que son livre invite à penser l’inverse. Dont acte ! L’influence délicieuse des SAS est en revanche bien présente. 

Ce qui est également parfaitement rendu à travers ce roman, c’est la capacité inouïe de notre époque à se mobiliser pour rien. Du vide. Le frénésie sur Twitter suite à la blague déplacée de Letourneur est parfaitement décrite. C’est le temps du lynchage numérique, de l’émotionnel vindicatif et du jugement moral qui broient ses victimes d’un jour sur l’autel du bien-penser et du bien-dire.

Renseignements pris, il n’y aurait ni une influence de La Plaisanterie de Kundera ni de La Tache de Philip Roth. Et pourtant, tout y est : de la condamnation du second degré propre au totalitarisme jusqu’à la vindicte morale ravageuse de notre post-modernité. De la même manière, Desgouilles confie ne pas être un grand lecteur de San-Antonio, alors que son livre invite à penser l’inverse. Dont acte ! L’influence délicieuse des SAS est en revanche bien présente. 

Nous ne saurons donc que trop vous conseiller la lecture de Dérapage. C’est drôle, c’est piquant, c’est imaginatif et bien construit. Après les aventures de DSK au Sofitel, l’auteur nous fait passer un bon moment avec l’enlèvement de Sarkozy. Autant dire que nous attendons le prochain !

Liens :

Se procurer Dérapage sur le site des éditions du Rocher. 

Lire le blog politique de David Desgouilles sur Causeur.

Tous les articles de David Desgouilles sur le FigaroVox.

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Julien Leclercq

Fondateur du Nouveau Cénacle et auteur de "Catholique débutant" paru aux éditions Tallandier.

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