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Lundi.

Veille de grève interprofessionnelle contre une réforme des retraites. Prise de parole des représentants syndicaux en salle des professeurs. « Nous devons y aller pour défendre les retraites en général. Sinon quand on défendra les nôtres uniquement, on passera pour une corporation qui défend un système »

Je me dis que c’est le cas de toutes les corporations.

Un collègue est venu me demander si je comptais faire grève. J’ai répondu que non. Je me suis demandé s’il avait besoin de mon avis pour se décider. Si oui, c’est triste.

Mardi.

Grève très peu suivie dans l’établissement.

Jeudi.

Chaque heure de cours est marquée par le plan de table que j’ai préparé. Les élèves sont mécontents et me le disent.

Au lieu de m’apporter son attestation d’assurance scolaire, un élève me donne l’assurance habitation du domicile de ses parents.

Vendredi.

Lecture d’une nouvelle de Dino Buzzati. A partir d’un personnage féminin s’engage un débat sur le rôle de la femme dans la famille. Une jeune fille de troisième m’explique que le rôle des femmes est de tenir une maison avec ou sans emploi en dehors. Une camarade exprime son désaccord.  Les garçons de la classe n’ont aucun avis à donner.

Ai reçu certains élèves d’une section non francophone. A la question « Souhaitez vous retourner dans votre pays d’origine un jour ? » un élève me répond « Je ne peux pas car je suis réfugié politique».

Christophe Bérurier

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Christophe Berurier

Christophe Berurier est professeur. Il aime les mots et le vélo.

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