Lundi :
Les élèves font semblant d’avoir oublié les places que je leur avais attribuées la semaine dernière. Mon emploi du temps m’oblige à changer de salle toutes les deux heures de cours.
Je suis allé demander aux professeurs documentalistes si je pouvais utiliser leur CDI pour travailler, la salle des professeurs étant trop petite. Ils m’ont répondu que cela était possible en leur présence seulement.
Mardi :
C’est le jour de la photo de classe. 30 minutes de cours sont perdues.
A la pause de midi, un professeur d’histoire – géographie vient me parler de la classe dont je suis le professeur principal. Un élève a « torpillé » le cours. Les parents de cet élève ne répondent pas au téléphone. D’après le rapport rédigé par le professeur, l’élève lui a lancé « Ne vous occupez pas de nous, Monsieur ». C’est un élève de 5ème.
Mercredi :
Je travaille à la maison.
Jeudi :
Ce matin je découvre dans mon casier un nouveau rapport de discipline. Il s’agit toujours du même élève. La conseillère d’éducation du niveau 3ème m’explique qu’il faut faire quelque chose de cet élève. Il a insulté son fils de 6ème devant la grille, deux jours plus tôt.
Les cours avec les 3ème deviennent de plus en plus mous. Ils s’endorment. Nous lisons un texte ensemble : sur six élèves qui ont lu, quatre ne savent pas lire sans suivre les mots avec le doigt.
Vendredi :
Les nouveaux emplois du temps sont distribués. Les collègues expriment leur mécontentement entre eux sans en faire part ni aux collègues concernés ni à l’administration.
En voyant que j’utilise sept salles différentes par semaine, le collègue responsable de ces nombreux déplacements s’excuse auprès de moi. Il s’excuse depuis 2 semaines.
Un élève de l’année dernière m’a dit que ma voiture, une Renault Clio, ne m’allait pas.
Christophe Bérurier