Partagez sur "La voie libertarienne ou la politique du bon sens"
En cette rentrée 2013, revenons un peu arrière : que devons-nous à l’État ? Un sujet de philo du bac 2013 assez cocasse à l’heure où l’État Français doit faire des économies pour réduire son train de vie.
L’éditorial du Monde daté du 2 juillet nous dit ainsi que « pour la première fois depuis des lustres, la dépense globale de l’État baissera en volume l’an prochain – de 1,5 milliard d’euros, pour un total de l’ordre de 370 milliards. ». Soit une baisse de 0,004 %. Le gouvernement a le sens de l’humour, ce qui n’est déjà pas de trop dans la situation actuelle.
Car cette rentrée est surtout le moment de la douloureuse, le moment où l’on doit s’acquitter de l’impôt sur le revenu, dont le paiement mettra en difficulté la majorité de ceux qui le payent, et ne servira à rien, sauf à rembourser les intérêts d’une dette colossale. On remarque donc qu’un certain nombre de Français a contracté un emprunt pour pouvoir le payer, argent qu’ils auraient pu épargner si l’État n’avait pas institutionnalisé le vol. A travers cet impôt, c’est le système capitaliste qui est célébré ! Merci François.
En cela, le Français moyen n’est pas si différent de nos amis socialistes, qui, chaque jour, empruntent sur les marchés pour financer leurs dépenses de fonctionnement. Ces mêmes marchés qu’ils dénoncent par ailleurs à longueur de temps, à coups d’éléments de langage à faire pâlir les plus grands gourous de la communication politique.
Car si l’État en France veut notre bien, nous restons le peuple le plus déprimé du monde. Pour essayer d’apporter un peu d’espoir dans ce marasme économique et politique, essayons de nous projeter vers des contrées féériques, loin de la France, celles du bon sens et de la liberté.
La liberté plutôt qu’un État infantilisant
Commençons d’abord par les mots. Le bon sens nous enseigne à être modestes, à ne pas trop préjuger de nos capacités. Il définit la faculté à discerner clairement ce qui est bon pour soi, bénéfique pour les autres. Le bon sens, c’est ce qui appartient à la communauté. Descartes nous indique d’ailleurs à propos du bon sens : « Ce n’est pas assez d’avoir l’esprit bon, mais le principal est de l’appliquer bien. »
Que signifie être libertarien ? Trois principes fondateurs.
– Liberté : Le libertarianisme prône deux notions inaliénables : le droit à la liberté individuelle et le droit de propriété. Ce sont sur ces deux principes que sont fondés les règles, droits et devoirs d’un système libertarien. On peut ainsi choisir de sortir du système monopolistique de la sécurité sociale pour un autre système, plus efficace.
– Responsabilité : l’individu est responsable de sa destinée. Il est libre de faire des erreurs, mais doit les assumer. Par exemple, le sacro-saint principe de précaution est irrationnel, puisque, jouant sur la peur, empêche toute prise de risque. La décision est prise par des fonctionnaires qui ne peuvent pas envisager toute la complexité de la recherche scientifique.
– Principe de non-agression : il dérive du concept de droit naturel, où aucun individu n’a le droit d’agresser quelqu’un en portant atteinte à sa personne ou à sa propriété. Il peut être résumé ainsi : « La liberté est le pouvoir qui appartient à l’Homme de faire tout ce qui ne nuit pas aux droits d’autrui. » (Constitution de 1789).
On voit bien que côté bon sens et liberté individuelle d’entreprendre, l’État français est à la peine, et ce pour un certain nombre de raisons.
La France : le berceau du libéralisme
Il faut bien voir que les valeurs de liberté ont été au cœur de la Révolution Française. Les hommes de 1789 ont voulu donner la propriété, la sureté et la liberté à la France. La liberté d’entreprendre surtout, dans une société déjà sclérosée par les jurandes et autres corporations, que Turgot avait vainement tenté de supprimer, et qui étaient en partie responsables de cette révolte sans précédent. Ce fut aussi une révolte contre l’impôt, car il faut se souvenir que le roi était censé « vivre du sien », les ponctions fiscales ayant un caractère exceptionnel, servant notamment à financer les guerres.
Ce pan de l’histoire de France est occulté avec l’avènement de l’État Providence. Comme si les États occidentaux se sentaient coupables des guerres meurtrières qui avaient mis leurs peuples à genou. Cela nous amène à voir aujourd’hui, une communauté d’acteurs politiques, tous bords confondus, cherchant à étouffer tout réflexe libéral. Ainsi, dans une situation d’étatisation forcenée, toute économie, tout retrait, même minime, est perçu comme un abandon d’enfant. Comme si ce dernier devait prendre en charge le peuple dans tous les domaines de sa vie et accéder à chacune de ses demandes.
On doit aider les Français à reprendre leur destinée en main. Or, nos dirigeants depuis 1945, n’ont fait que déresponsabiliser, en minorant toute initiative individuelle, à travers le renforcement des prérogatives de l’État. Comme si on voulait entretenir ce contexte de dépendance à l’égard de celui-ci. Le propre de l’Homme est d’accéder à l’indépendance, sociale, économique et intellectuelle ; ceci n’est pas envisageable dans la situation actuelle.
Les idées libertariennes sont très peu présentes dans le débat français pour des raisons idéologiques et sans doute démagogiques. En effet, il est toujours meilleur de se placer du côté de celui qui prend soin de ces concitoyens, avec leur argent, et de leur dénier ainsi toute possibilité d’action.
A toujours décider à leur place, on finit par annihiler toute velléité d’initiative individuelle. Ne dit-on pas, aide-toi et le ciel t’aidera ? Or, l’État n’aide pas les Français, il les maintient dans la dépendance.
Ainsi, la vie du Français moyen est devenue un calcul. Le calcul permanent du « ce à quoi j’ai droit ».
La droite française considère qu’elle est consubstantiellement proche du milieu entrepreneurial et patronal, mais ne fait rien pour concrétiser ce soutien. A l’inverse, la gauche gouvernementale semble penser que les pauvres ne peuvent décidément pas s’élever par eux-mêmes, qu’il faut donc les subventionner.
Ne pas tout attendre de l’État : pour une éthique de la responsabilité
Un État trop présent ne fait pas confiance à l’individu, ce qui a des effets pervers sur la vie quotidienne des Français. Les Français n’ont ainsi pas confiance dans l’aide de l’État pour entreprendre.
L’État ne doit pas être une fin mais un moyen. Il peut aider à la réalisation d’objectifs individuels d’enrichissement personnel. En lui rendant sa liberté, l’individu devra se tourner non pas vers ce Leviathan, mais vers lui-même et ses compatriotes, dans une situation d’interaction et d’entraide. Une société plus apaisée où les individus se prennent véritablement en charge est possible.
Ainsi, la diminution des règlementations ne signifie pas toujours chaos et fin du mode, comme aiment à nous le faire croire nos femmes et hommes politiques.
Prenons l’exemple de la notion d’espace partagé, qui veut mettre fin aux effets pervers de la signalisation à outrance. Nous avons pris l’habitude de déléguer la sécurité à des panneaux, au lieu de faire de la sécurité une cause propre à chaque individu. La seule et véritable sécurité est celle que nous avons établie pour notre propre personne, elle nous est propre, et nous devons nous en servir. L’espace partagé permet ainsi de renouer avec les éléments de base de la vie en communauté, à partir de la liberté individuelle.
Les gens se reparlent, se respectent, réapprennent à se considérer comme des égaux.
Le Français doit arrêter de se cacher derrière des réglementations redondantes, il faut cesser de déléguer notre destinée à l’État, et reprendre l’initiative.