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Cette semaine, entre féminisme et célibat, Rémi parvient quand même à vivre comme un Kényan, même si certains lui rappellent parfois que la France n’est jamais loin.

Semaine du 3 au 7 novembre

Lundi

Dans le cadre de mon travail, je fais la connaissance d’un Français, de banlieue. A chacune de nos rencontres, il ne peut s’empêcher de remettre cela sur la table, comme si on devait sans arrêt reconnaître sa réussite en raison de son extraction populaire. Qu’est-ce que devrait dire le PDG de Safaricom, originaire de Guyane britannique, qui vendait des sculptures en plastique dès l’âge de 10 ans pour ensuite s’envoler vers l’Angleterre, où il a eu la carrière que l’on connaît.

Je lui répond que je viens aussi de banlieue, et que je n’en fais pas tout un fromage. D’ailleurs, ça manque cruellement, ici, à Nairobi, le fromage.

En fin d’après-midi, je récupère ma convocation pour le passage du permis de conduire.

Mardi

Le grand jour est enfin arrivé. Après un peu moins d’un mois de pratique, théorie, et autres bières, j’ai rendez-vous à 8h pour l’examen.

Nous sommes un petit groupe devant une baraque, plantée sur un terrain vague, jonché de carcasses de 404 et autres voitures des Trente Glorieuses.

Sans trop rentrer dans les détails, le passage de l’examen est sans doute l’une des raisons du taux d’accidents dans le pays. En effet, si la théorie dure un peu plus longtemps que la conduite, les questions sont au nombre de deux. Sous la forme d’une consultation express chez le médecin, chaque session dure environ 3 à 5 minutes, ponctuée d’un « next » gutural de l’examinateur.

Quant à la conduite, elle se fera sur le terrain vague pour une distance de 50m, marche avant et arrière comprises.

Notons enfin que l’ensemble des consignes des différents intervenants sont dites en swahili. Mon teint n’aide pas. On ne me pose pas la question, et lorsque l’occasion se présente pour moi de déclarer mon incapacité à comprendre les énoncés, l’examinateur continue de plus belle en swahili.

Cela ne m’empêchera pas d’obtenir mon précieux sésame.

Mercredi

Journée de travail. Je récupère le reçu de mon permis de conduire, tamponné, signé, bref, acquis.

Jeudi

En faisant mes courses, je passe normalement à la caisse. Dans la file d’attente, à côté des désormais célèbres snickers et autres barres chocolatées du pays de l’Oncle Sam, je suis étonné par la présence de préservatifs, au nom pour le moins imagés. Je peux ainsi lire « Rough Riders » ou « Trust ». Car le manque de subtilité du Kényan, au premier abord, peut être aussi un avantage.

Vendredi

Folle nuit. Brew Bistro, puis, à 3h, lorsque la fermeture est imminente, nous décidons de poursuivre la nuit à Westland, pour un endroit appelé « Ebony », un club apparemment très fermé. Nous y allons avec des Africains de l’Ouest, donc francophones, qui connaissent très bien l’endroit. La cover de 1 500 shs passe donc par la fenêtre grâce à un déluge de serrage de mains et autres accolades cordiales. Une fois rentrés, nous sommes dans un autre monde, et nous mélangeons à une jeunesse dorée africaine, les Iphone 6 se battent en duel, les bouteilles d’alcool fort aussi.

Après diverses aventures, à 5h20, nous rentrons enfin.

 Rémi Loriov

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Rémi Loriov

Rémi Loriov est un homme libre qui s'intéresse à tout. On dit souvent à son propos : "personne ne sait ce qu'il fait, mais il le fait très bien." Il aime les histoires.

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