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De nouveau excellent face à Guingamp, Javier Pastore devrait, inexplicablement, retrouver le banc des remplaçants.

Blaise Matuidi court, s’époumone, se démène, gratte des ballons. Javier Pastore contrôle de l’extérieur du pied, ne fait des passes que dans les intervalles et joue la tête levée. Deux conceptions du football donc, et plus encore : Matuidi régale les sportifs, qui aiment voir quelqu’un courir et se dépasser physiquement tandis que Javier enchante les puristes qui savourent les petits ponts et les frappes dans le petit filet.

Après sa belle prestation face à Reims puis de nouveau face aux Bretons, Pastore retrouvera certainement le banc de touche. Parce que les trois devant (Cavani, di Maria et Ibrahimovic) sont intouchables sauf si une blessure survient. Parce que Motta et Verratti sont indissociables. Parce que Matuidi jouit (malheureusement ?) d’une énorme popularité parmi les journalistes.

Pastore à la place de Matuidi : préférer le football au rugby

Quand Pastore marque et s’impose comme le leader technique, personne ne s’étonne qu’il retrouve injustement le banc.

Une telle formule ne manquera pas de susciter l’ire des matuidistes de France et de Navarre : mais c’est un fait, Matuidi, en dépit de ses incontestables progrès, ne sera jamais un joueur technique. C’est un récupérateur au coffre physique incroyable, mais quel est son apport dans une équipe qui joue la possession ? Qui se souvient d’une transversale de Matuidi ? D’une passe en profondeur ? De plusieurs centres enroulés ? Un renvoi aux 22 de temps à autres, tout au plus. Mais ce n’est plus vraiment du football.

Cette place de numéro 10 derrière les trois cadors, elle est pour Pastore. Uniquement pour Pastore. Taillée pour Pastore. On l’a vu face à Guingamp : le seul joueur – avec Verratti – capable de créer du lien entre le milieu et l’attaque, c’est lui. Lorsque Matuidi marque un but en match amical, tout le monde crie à l’exploit. Quand Pastore marque et s’impose comme le leader technique, personne ne s’étonne qu’il retrouve injustement le banc.

Parce que les commentateurs et les « spécialistes » de Ligue 1 aiment le joueur qui tacle, fait des placages et court ses trente bornes par match. Le meneur de jeu qui joue en smoking, lui, ne se salit pas assez. Trop propre. Trop classe. Javier, c’est une autre vision du foot. C’est le football. Tout simplement. Alors qu’il joue. Laurent Blanc, un peu de courage !

La rédaction

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La Rédaction

Les Trois Mousquetaires de la presse internet.

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