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La France a réussi son pari et tout le monde applaudit. Non les américains ne toucheront pas à l’audiovisuel français.

L’Amérique n’a qu’à bien se tenir. Hollywood peut continuer a produire ses blockbusters, la France peut continuer à produire ses films d’auteurs. Ni une ni deux, je ne quitterai pas le navire amiral et mon costume de Superplume peut bien attendre. C’est décidé, je plaque tout pour.. Devenir une exception culturelle. 

Ne vaut-il pas mieux quelques copies dans les salles pour quelques centimes dans les poches quand les grosses productions envahissent les complexes des gros distributeurs et comptent en millions de dollars ce que les français comptent en étoiles ? Ne vaut-il pas mieux avoir un bon papier dans les Cahiers du cinéma que trois T dans Télé Z ?

Non, l’exception culturelle n’est pas le refuge d’une culture en déclin ! Elle est l’expression même d’un peuple différent et irrésistible, qui serait tombé dans la potion magique petit. Je ne suis pas impérialiste, je suis imperméable au héros qui sauve tout seul une nation, voire le monde entier. Je suis tout aussi imperméable au Happy End si prévisible. N’y a-t-il qu’en France que l’on sait que c’est le peuple qui sauve la patrie et que les histoires d’amour finissent toujours mal… en général ? Pour toutes ces raisons, je veux devenir le Vercingétorix des dépôts de bilan, le Louis XIV des subventions, le Charles de Gaulle des 60%, le Laurent Blanc des quotas généreux. 

Soyons politiquement correct et un peu faux cul. Rediffusons en prime time A bout de souffle, Ascenseur pour l’échafaud ou Les 400 coups. Regardons les rediffusions de Navarro et Julie Lescaut plutôt que celles de Lost ou de Friends. En quelques années, on est bien passé de César et Rosalie à Boule et Bill. Il y a toujours des exceptions, il y en aura donc toujours. Ne cherchons pas le succès planétaire, ni même à faire des profits. Quand on écrit La Vie d’Adèle et que Steven Spielberg vous remet la palme d’or… combien de gouttes de rosée peut-on sentir à son front ?
La moralité de l’histoire est ainsi faite. Mon patrimoine ne peut être matériel. Si je suis français, je dois être une exception. Si je suis une exception… Je dois être exceptionnel. Si je suis exceptionnel, je dois être culturel. Bref, je pense donc je suis français. 

Il ne peut y avoir d’œuvre pour tous, ni même de pensée unique. Nous sommes tous différents et nos goûts et nos couleurs ne se discutent pas. Alors cultivons nos différences et soyons chacun une exception culturelle.

Fabrice Piofret
Fabrice Piofret

Fabrice Piofret

Il paraît que ma photo traîne dans la chambre de Julien de Rubempré... 34 ans.

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