Lundi
Rien à signaler.
Mardi
Rendez-vous chef d’établissement / parents d’un élève perturbateur. Je suis le professeur principal de cet élève et ne suis pas au courant de ce rendez-vous. Plutôt que de passer trois heures supplémentaires gratuites au collège en attendant l’heure du rendez-vous, je préfère partir.
Étudions un texte de Didier Daeninckx en 3ème, une SDF qui se fait déloger de son bidonville. Tous les élèves font l’hypothèse que le personnage principal sera relogé et deviendra riche. Ils n’ont pas trouvé cela trop optimiste.
Jeudi
« Quels sont les grands conflits du 20ème siècle ? » À cette question posée à une classe de troisième, je reçois pour réponse :
« La première guerre 14-18. »
Je m’y attendais ; ils l’étudient en ce moment en cours d’histoire.
« Si on dit première guerre mondiale, m’aventuré-je.
— C’est qu’il y en a eu d’autres répond un élève.
— Très bien et donc les dates de la deuxième ?
— Vous ne connaissez pas les dates de la seconde guerre mondiale, je lance.
— Eh non, on connaît pas, on a pas encore fait ça en histoire, me répond une élève. »
En dehors de ces deux conflits, les élèves ne mentionnent pas d’autres guerres.
L’élève dont les parents sont venus mardi au collège est sous fiche de suivi. Son comportement semble s’améliorer. Mon absence au rendez-vous n’a donc gêné personne.
Vendredi
Avant la première heure de cours ma voisine de salle me demande si elle peut m’envoyer un élève qui l’ennuie particulièrement en ce moment si une situation devait dégénérer. J’accepte mais la situation ne débordera pas.
En annonçant à une classe de quatrième que nous nous rendrons plusieurs fois au cinéma cette année pour voir des films « qu’ils n’iraient pas voir seuls », je reçois la réaction suivante :
« Monsieur, on aura le droit de manger ?
— Non.
— Alors c’est pourri ce cinéma si on peut pas manger de popcorn ».
Les autres élèves de la classe se moquèrent du gourmand.
Dernière heure de cours avec une classe de troisième. La sonnerie se fait entendre sous le vacarme. Dans le chahut généralisé dû aux chaises que l’on met sur les tables, à l’excitation d’un week end qui commence, je vois deux élèves, un garçon et une fille se chamailler. Puis, ayant reçu un coup de pied dans la cuisse, le garçon saisit la jeune fille par la nuque et la fait violemment tomber.
La jeune fille se relève en riant. Le garçon ne verra pas venir la dernière gifle.