Partagez sur "Lettre à François, Roy des Français : Il y a quelque chose de pourri au Royaume de France"
Sire,
Quel fut mon étonnement lorsque l’on me transmit les paroles de votre Premier Ministre, ce futile éloquent. Bien vite, toutefois, l’étonnement céda la place à l’effroi, voilà pourquoi je monte au beffroi. Vous avez placé, au plus haut sommet de l’État, un homme dont les méthodes risquent fort de vous coûter à la fois votre couronne, votre trône et vos femmes.
Le méchant goût du siècle me fait peur
Prenez garde, Sire, que votre Premier Sinistre, ce matamore, ne devienne le sigisbée de la Mort. Fusse la Romagna une belle région du Royaume d’Italie, les coups de menton de cet histrion, que dis-je, de ce sinistre cavalier, ne suscitent pas chez nous l’enthousiasme escompté. À vrai dire, nous serions effarés à l’idée que la France trouve son Benito, et ce-dernier n’est pas à l’autre bout du Lido.
Vous avez ainsi le pouvoir, à l’image de Victor-Emmanuel III, de révoquer ce marchand de mort et de donner les clés du Royaume à n’importe quel fantôme de votre Fort: vous en sortirez grandi et paraîtrez à nouveau comme l’homme de l’État, car ce couple ne vous sied pas. Hélas, si vos sujets ne vous chérissent plus autant que lors de votre accession au trône, voilà qu’ils commencent d’admirer ce faune.
Il veut être Cardinal de Richelieu, vêtu de rouge et si vertueux. Mais si peu malin, voilà qu’il devient le Cardinal de Tartarin: lavé à la vinasse, il a la tête décidément fainéasse. Franchement, le Cardinal de Valls est bon à mettre au cabinet, il est réglé sur de forts méchants modèles, et ses expressions ne sont point naturelles. Ce style figuré, dont on fait vanité, sort du bon caractère et de la vérité. Ce n’est que jeu de mots, qu’affectation pure, et ce n’est point ainsi que parle la Nature. Le méchant goût du siècle, en cela, me fait peur.
Manuel De Valls, chancre pour la France.
En invoquant sans cesse le Royaume en péril, Mon Sinistre de Valls provoquera ce qu’il dit craindre, lui qui ne cesse de geindre. Non l’arrivée à la tête de l’État d’une Maison concurrente, mais la confiscation du pouvoir sans votre entente: au nom du Péril, au nom du Danger, voilà que nous aurons un monstre enragé. Et que la nature humaine est bien pensée: voyez Sire comme on peut effrayer pour mieux rassurer. S’attaquant à l’encyclopédiste Onfray, le voilà devenu roquet. En vous signifiant sa faille, il perdit cependant la bataille. Lui qui n’était que votre connétable empoudré cherche à prendre la place que vous occupez. L’avez vous seulement vu ou l’avez vous même entendu ?
J’implore votre fermeté et sursaut d’orgueil face à de tels écueils. En s’attaquant aux penseurs de la société civile, c’est la dorure de votre trône qu’il abîme de sa bile. Et si je déplore les actions que vous menez, je les porte plus haut que ses estocades mal apprêtées. Prenez garde à nouveau Sire, que ce trône que vous occupez ne devienne « le petit endroit » du Vizir. L’odeur qui y règne, hélas, ne peut faire que l’on si prélasse. Il y a quelque chose de pourri en ce Royaume de France, préparons donc la transhumance. Il faut cette chose remplacer, ou c’est finir Pompée.
Amitiés,