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Étonnant comportement du Président Macron qui s’adressant à une poignée de journalistes le 31 janvier souffle à la fois le chaud et le froid.

Au départ, il leur déclare tout de go qu’il fera désormais « très attention » à ses « petites phrases »  afin d’éviter de blesser quiconque.

Mais aussitôt dit, le voici à nouveau  comme  boosté  par une force irrésistible, à se lancer dans une nouvelle diatribe. S’en prenant aux médias, il ironise alors sur la place qu’ils accordent au « Jojo avec un gilet jaune (qui) a le même statut qu’un ministre ou un député ! ».

Interviewés le vendredi 1er février sur l’antenne de Sud Radio, Polony et Bilger ont essayé de décrypter cette étrange attitude du président  pour le moins contradictoire et inquiétante  s’agissant de son état psychologique.

Son hostilité et sa détestation du peuple

Bilger, plus conciliant, avait longtemps cru que  les petites phrases de Macron  pouvaient être analysées comme le repos que s’accordait un esprit trop complexe ? Mais l’ancien avocat général ne s’est pas laissé trop  longtemps abusé. En analysant bien ses propos, il a découvert en réalité qu’« ils sont caractérisés systématiquement par une détestation et une hostilité à l’égard des Français. »

Toutefois sans être tout à fait anti-macroniste, il tempère :

« Il (le président) devrait mettre dans l’autre plateau de la balance, un peu de bienveillance. J’ai examiné l’ensemble des saillies, elles ne sont pas absurdes au fond, mais elles sont caractérisées tout le temps par une hostilité à l’égard des Français. »

Pour sa part, Polony voit dans les derniers propos de Macron  un effet ravageur résultant d’une coïncidence et d’un décalage.

« C’est qu’on voit un Emmanuel Macron d’une indulgence absolument extraordinaire avec un type comme Benalla alors qu’on le voit manquer totalement d’empathie, indulgence, de bienveillance vis-à-vis du Français moyen, de celui qui manifeste parce qu’il est mécontent. C’est tout de même un tout petit peu gênant ! »

Un véritable catalogue de « petites phrases »

Le 17 juin 2018, Le Dauphiné Libéré avait déjà  relevé plus d’une dizaine de phrases assassines.

Cela avait débuté  lorsque Macron  n’était que le ministre de l’Économie du président Hollande. On se souvient des femmes salariées de l’ancien abattoir Gad qu’il avait qualifiées dans leur majorité  d’être des illettrées !

Depuis qu’il est à l’Élysée, son catalogue s’est enrichi et dans le collimateur  toujours et encore le Français moyen, le « Gaulois réfractaire » et  celui qui coûte un pognon de dingue avec les minima sociaux. Certains de ses propos se sont avérés d’une rare cruauté, mettant particulièrement en résonance « les gens qui ne sont rien », « les fainéants, les cyniques… ».

Sur « ceux qui ne sont rien », Jean-Luc Mélenchon à la tribune de l’Assemblée Nationale  avait lancé un avertissement au président. « Les riens lui disent : ‘Nous ne sommes peut-être rien à vos yeux, mais demain nous serons tout’. »N’est-ce pas en définitive la plus belle réponse que puisse adresser Jojo le Gilet Jaune à son président ?

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Christian Schmitt

Critique d'art. Auteur de "l'univers de J.L. Trévisse, artiste peintre" (ed. Lelivredart 2008) et de trois autres ouvrages sur les vitraux réalisés par des artistes contemporains aux ed. des Paraiges: Jean Cocteau (2012), Jacques Villon (2014) et Roger Bissière (2016). A retrouver sur : http://www.espacetrevisse.com

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