Le forfait de Rafael Nadal pour le Masters de Londres, un tournoi qui ne lui a jamais réussi, mais pour lequel il était virtuellement qualifié, symbolise la saison éprouvante qu’a vécu l’Espagnol. Le « taureau de Manacor » a indéniablement perdu de sa superbe depuis 2 ans, par-delà des soubresauts comme à Monte-Carlo, à Barcelone et aux Jeux Olympiques de Rio, dont il a atteint les demi-finales en simple (battu par Kei Nishikori pour la médaille de bronze), en sus d’une médaille d’or en double aux côtés de Mark Lopez.
Ses derniers résultats en Grand Chelem témoignent d’un déclin que même ses plus grands aficionados ne peuvent plus réfuter. Eliminé dès son entrée en lice à l’Open d’Australie, forfait à Wimbledon, « Rafa » a entretemps dû faire défection avant son match des seizièmes de finale de Roland-Garros, son tournoi de prédilection, qu’il a remporté à neuf reprises. Touché au poignet, l’ex-numéro un mondial a offert un boulevard à Novak Djokovic, finalement couronné et qu’il aurait eu de réelles chances d’écarter s’il avait été en pleine possession de ses moyens.
A l’US Open, il a ensuite été sorti en huitièmes de finale par Lucas Pouille, le Français qui monte, au tie-break du cinquième set. Ainsi Rafael Nadal n’a-t-il plus atteint les quarts de finale d’un tournoi du Grand Chelem depuis l’édition 2015 de Roland-Garros. Son ultime accession au dernier carré remonte, elle, à son sacre Porte d’Auteuil en juin 2014…
Une éternité pour un champion de cette trempe, monstre de régularité jusqu’à ce dernier triomphe dans un tournoi majeur, et dont il a découlé, fatalement, un recul au classement ATP. Rarement à son avantage en salle, Rafael Nadal, toujours en délicatesse avec ce poignet si sollicité depuis plus d’une décennie, a donc préféré arrêter les frais pour cette année.
Une concurrence féroce
Rafa, lui, paraît désormais appartenir au passé, tout comme Roger Federer, privé de victoire en « majeur » depuis plus de quatre ans et dont la saison a elle aussi été largement ternie par les blessures.
Le nonuple vainqueur des Internationaux de France entend prendre du temps pour se soigner et revenir plus affûté, plus déterminé, bref plus fort. Pour autant, il est tout sauf certain que le millésime 2017 sera meilleur que celui auquel il vient de mettre un terme prématuré, considérant l’âpreté de la concurrence.
Andy Murray, dont l’amélioration des résultats est allée de pair avec le retour d’Ivan Lendl au sein de sa garde rapprochée, fait en effet feu de tout bois depuis Wimbledon et se rapproche à grands pas de la première place mondiale. (Nettement) Moins performant depuis plusieurs semaines et en proie lui aussi à des désagréments physiques, Novak Djokovic devrait néanmoins continuer à jouer les premiers rôles, sous réserve que sa motivation, quelque peu érodée de son propre aveu, redevienne ce qu’elle était avant son épopée parisienne.
L’imprévisible Stanislas Wawrinka, titré à l’US Open, n’a quant à lui pas son pareil pour hausser substantiellement son niveau de jeu dans les grands rendez-vous. Sa retentissante victoire à Roland-Garros l’an passé en avait déjà attesté…
Outre Lucas Pouille, l’une des progressions les plus spectaculaires de l’année, le tennis français aura également, selon toute probabilité, son mot à dire avec notamment un Gaël Monfils qui réalise la saison la plus aboutie de sa carrière et un Jo-Wilfried Tsonga toujours compétitif en Grand Chelem. Reste les cas des jeunes pousses, l’Autrichien Dominic Thiem – brillant demi-finaliste à Roland-Garros – et l’Allemand Alexander Zverev – qui a lui aussi d’ores et déjà confirmé son superbe potentiel – en tête.
Rafa, lui, paraît désormais appartenir au passé, tout comme Roger Federer, privé de victoire en « majeur » depuis plus de quatre ans et dont la saison a elle aussi été largement ternie par les blessures. Attention toutefois à ne pas enterrer précipitamment ces deux monstres sacrés de la balle jaune…