Récemment, le magazine Slate publiait un article de fond sur le célibat français, à l’aide de données fournies par l’INSEE. A l’heure où les Tinder, Happn, Ice Breaker, Ice Breaker+, BonjourBonjour ravagent les Iphones et boostent les ego, on peut se poser la question de ces rapports humains décrépis. L’adage veut qu’en France, il y ait un homme pour deux femmes. On est en fait loin du compte. Sans tomber dans les clichés habituels, revenons doucement sur ce qui taraude l’ensemble de nos compatriotes, à travers les chiffres de cette étude.
Nous avions évoqué ensemble la prédominance de l’outil informatique dans l’équation amoureuse. Cependant, malgré la multiplication des aides à la personne en manque de sentiment, la tendance ne change pas. Il reste des cœurs à prendre. Cependant, comme on le voit dans cette étude, c’est l’asymétrie des situations géographiques qui importe réellement, plus que les individus eux-mêmes.
La ville, lieu de perdition pour l’homme seul, jeune et en bonne santé
De l’autre côté du Périph, il proposera, sans grand succès, alors que son alter ego féminin disposera avec aisance de ce dernier
Ce qui interpelle, c’est d’abord le caractère très urbain de cette solitude affective. On aurait pu penser que l’agriculteur était l’homme à choyer dans cette marée de plaisirs mitoyens, et bien non. Le célibat est d’abord une affaire de jeunes citadins, « la conséquence d’un âge moyen de mise en couple plus élevé chez les hommes. »
C’est le jeune de banlieue parisienne qui semble être le plus à plaindre. Car le célibat touche d’abord les mâles issus de l’immigration. De l’autre côté du Périph, il proposera, sans grand succès, alors que son alter ego féminin disposera avec aisance de ce dernier. En parallèle, il faut bien voir que le Jules en devenir vit actuellement dans un monde peuplé de visions de rêve, de chimères, sous la forme de potentialités photographiques et d’espoirs déçus, véhiculés par les publicités et autres représentations corrompues par un capitalisme parfois outrancier.
Jamais les moyens de la rencontre n’ont été aussi nombreux, pourtant, les gens restent désespérément seuls. Élément intéressant, concernant la tranche des 20 à 30 ans, les plus célibataires d’entre nous (hommes) se trouvent en Bretagne : Brest, Rennes, Quimper, Lorient, villes de l’industrie aéronautique, villes portuaires. Chose extraordinaire, l’alcool n’est pas cité comme étant un frein à la rencontre dans ces contrées.
Cela se poursuit sur la tranche 30 à 40 ans sur peu ou prou les mêmes villes auxquelles s’ajoutent Grenoble, Toulouse, Nantes, qui restent aussi des villes d’ingénieurs, profession dominée par les hommes.
Si l’on se penche sur les « villes féminines », on retrouve Paris, Lyon, Bordeaux, Poitiers, des centres de la vie étudiante. Il s’avèrent que les filles font plus souvent des études supérieures. Ainsi, dans la capitale, les amoureux hipstérisés auront l’embarras du choix quant à l’élue de leur coeur. Encore faut-il qu’ils ne la regardent pas trop longtemps dans le métro, au risque de la faire fuir.
Une claque après 40 ans pour les femmes
Si on évoque l’Ile-de-France, on est frappé par le fait que la région entière est le paradis des hommes, les vrais.
Tout change après 40 ans. En effet, le déséquilibre change pour redevenir favorable aux hommes. Toujours selon l’article, par la voix de Laurent Toulemon, les hommes sont plus souvent que les femmes en couple après 40 ans. Après une rupture, on observe que les hommes sont beaucoup plus prompts à se remettre dans une relation fructueuse. A l’inverse, leur alter-ego du sexe dit « faible » préfèrent, semble-t-il, prendre leur temps.
Ainsi, si on évoque l’Ile-de-France, on est frappé par le fait que la région entière est le paradis des hommes, les vrais. Les femmes de plus de 40 ans dépassent toujours largement leurs congénères masculins. Il y a donc des cœurs à prendre, mais il faut aimer les femmes mûres. Une variation dans l’étude nous permet aussi de voir que le ratio est encore plus déséquilibré entre celles-ci et les hommes entre 20 et 30 ans. Jeunes hommes, partez donc à la conquête de la femme expérimentée, une belle aventure, un territoire encore trop peu exploré !
Il semblerait que, malgré les multiples occasions de se rencontrer et d’interagir, les ingrédients de cette alchimie restent encore un mystère pour une majorité de Français.
Lire l’intégralité de l’article sur slate.fr
Pour aller plus loin, quelques lectures :
– Philtre d’amour: Comment le rendre amoureux ? Comment la rendre amoureuse ?, Tobie Nathan
– Les Célibataires : La Rabouilleuse, Honoré de Balzac
– 50 exercices pour sortir du célibat, Géraldyne Prévot-Gigant
