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Rémi Champagne succède à un autre Rémi pour nous raconter son année 2016.

Le mot qui selon toi résume 2016 ? 

Bouleversement. La multiplication d’attentats, le Brexit, l’élection de Trump,  le conflit syrien, etc… Ce sentiment que le monde, du moins l’occident, se retrouve atterré, démuni, face au mur d’une réalité qu’il a feint de ne pas voir, et qui lui revient en pleine figure.

Celui qui va résumer 2017 ?

Paradigme. La représentation du monde d’avant est désormais obsolète. Nous retournons dans l’Histoire. Celle réalisée dans les rapports de force entre nations et pas dans les atermoiements d’organismes supranationaux. J’ai l’impression qu’on tend vers cela: Une accélération toujours plus croissante des discordances mondiales. 

Ton fait politique de l’année ?

L’élection de Donald Trump. D’abord raillé, à juste titre, pour sa bouffonnerie et ses excès. Mais derrière cette façade grotesque, ce cachait un réel candidat, bien plus malin qu’on n’osait l’imaginer. Il a su utiliser les médias, toujours prompts à mordre à ses appâts et aveuglés par leur ressentiment, à ses fins propres. Malin donc, retord, habile politiquement. 2017 montrera ou pas, la réalisation de ses promesses de campagne.

Ta lecture préférée de l’année ?

Le Voyage au bout de la nuit de Céline. Que dire… À hauteur de sa réputation… Et Le Testament français d’Andreï Makine. La nostalgie finement écrite d’un homme tiraillé entre une France fantasmée, romantique et une Russie maternelle mais néanmoins grave.

Ton film de l’année ?

The Revenant. Formellement une leçon. Un jusqu’au-boutisme dans la réalisation qui offre une immersion rarement atteinte dans le cinéma grand spectacle. Mais plus encore que la photographie, splendide de Lubezki (le chef opérateur d’Inarritu), c’est le montage sonore qui confère au film ce sentiment presque physique de plonger dans cet univers radical.

La personnalité de l’année ?

Vladimir Poutine. Il a remis la Russie sur le devant de la scène mondiale. Aussi bien dans la gestion du conflit syrien, que dans son ingérence concernant l’élection américaine. Il semble être l’homme par lequel tout passe, géopolitiquement parlant, aujourd’hui.

Le mensonge de l’année ?

La couverture médiatique biaisée et orientée du conflit syrien. Les médias de masse ne pointent du doigt les exactions que d’un seul et même camp. Vu le chaos là-bas, les différentes factions en jeu, les différents intérêts qui se croisent, la réalité est forcément plus complexe.

Ta chanson de l’année tout en haut dans ta playlist ?

Lazarus de David Bowie. Ultime chant du cygne d’un homme constamment un temps d’avance sur son époque. Et mourir de cette manière pour un artiste, sur scène presque, magnifier son départ inéluctable. Classe.

L’expo / festival de l’année ?

L’exposition « Bastogne 1944 : l’Enfer des Ardennes » au Bastogne War Museum. Par le prisme de la bataille des Ardennes, une évocation plus large du conflit mondial. SI vous vous y promenez pendant les périodes de vacances, il n’est pas si rare d’y croiser, déambulant dans le musée, la famille d’un soldat américain mort dans cette région. Émotion garantie.

Le fait médiatique de l’année ?

La sous-estimation par les journalistes, des chances de Donald Trump de remporter l’élection présidentielle.

Le fait sportif de l’année ?

Le décès de Johan Cruyff. Un pur esthète du ballon rond. Précurseur d’un style qui a donné au football, parmi ses plus belles partitions.

Ton article préféré de l’année sur le Nouveau Cénacle ?

« La parade des animaux au petit matin » par Christophe Bérurier. Un ravissement d’apparence simple, mais tellement touchant.

Ta bonne résolution (littéraire bien sûr) ?

Lire les grands classiques de la littérature française, essayer de m’en imprégner, et ainsi peut-être, affiner mon écriture.

 

 

 

 

Rémi Champagne

Rémi Champagne

Né quelque part en Belgique. Culturellement nécessiteux et sournoisement incrédule devant les soubresauts du monde. Avec le rock'n'roll et le foot dans le rétro, toujours.

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