A l’heure où les rétrospectives de rétrospectives fleurissent sur le net, où les canards ne savent plus où donner de la tête pour résumer cette année, le Nouveau Cénacle a décidé de faire plus modeste et de revenir sur son année. Ah 2014, l’année de tous les dangers ! Le retour de Sarkozy, du virus Ebola, du chômage et de Nabilla. En clair, une très mauvaise année sur le front de l’emploi, de la santé, et de la grammaire. Cependant, et pour reprendre un peu de sérieux, on se propose ici de revenir sur cette suite de saisons écoulées, à travers certains articles. Nous sommes finalement parvenus à la fin de cette année sans encombre. Car ce n’était pas gagné.
Durant cette année, les commérages sont allés bon train, mais ne nous soucions pas des calomnies d’en bas. Tâchons juste de voir dans l’émotion de ces petits hommes furieux une façon comme une autre de se démarquer de la masse. Cet article n’a donc pas vocation à parler d’un sujet, à expliquer des enjeux, à éveiller les velléités agressives que certains appellent « trolls ». Nous voulons modestement évoquer le temps qui passe, inexorablement, apportant son lot de déceptions et de jolies surprises.
L’Ukraine contre l’Europe, à moins que ce soit le contraire
Et oui, cette année a vu un pays être au centre de l’échiquier politique mondial, a permis à certains de se faire une immense publicité, sans pour autant en récolter les lauriers. Reste qu’on a pu voir des membres d’un parti ukrainien, semble-t-il soutenu par l’Union Européenne, s’amuser à marcher dans les rues avec des uniformes rappelant « les heures les plus sombres de notre histoire », à faire des autodafés, mais sans doute est-ce historique et culturel. Si la crise a son importance, nous avons constaté un manque de sérieux journalistique dans notre pays. Tant sur le rôle de l’UE que sur la réalité des forces militaires ou politiques présentes en Ukraine. Entre les doutes de la CIA sur la véracité des dires de l’administration Obama sur la présence de troupes russes dans le Dombass, la présence au pouvoir du parti néonazi Svoboda ou l’incohérence des décisions européennes, force est de constater que l’UE, se positionnant contre la Russie, se tire sans doute une balle dans le pied, étant déjà elle même à l’origine de la crise
L’Histoire jugera.
Les petits succès d’estime : RMC, l’ami des livres
Au cours de cette année, les articles d’un certain Rémi, un homme aimant devant l’éternel, à propos de certains hommes de caractère, ont permis à notre journal de connaître des sommets d’audience. Il nous a fait voir que parfois, une déclaration d’amour vaut mieux que milles épithètes. Ainsi, les portraits généreux et justes du pourvoyeur de galéjades, officiant maintenant sur Canal+ et de l’Incorruptible, nous ont permis d’arrondir les fins de mois : les vues, les clics ne sont pas restés insensibles à leur gouaille. Le tout est mis en musique par un Gilbert Brisbois toujours abordable.
Pour cela, merci.
La vie d’un prof
Cette année a aussi vu l’éclosion d’un joyau, dans un océan de boue, certes fertile, mais salissante. Le Berurier, prenant son courage et sa bedaine à deux mains, nous a montré qu’on pouvait se maintenir avec panache au-dessus de la mêlée, tout franchouillard qu’on était, face à une ZEP souvent vacharde. Il avait parfois tort, trop souvent raison, mais a su en rester aux faits observables, sans tomber dans un quelconque gloubiboulga sociologisant indigeste. Son regard vagabond et son amour pour les bonnes mœurs le rendait redoutable auprès de jeunes élèves souvent irrespectueux.
Nous espérons qu’il aura réussi à en inspirer certains, aider d’autres à voir au-delà de leur nez, et de leur smartphone.
Le grand remous de l’affaire Boulin
Nous ne sommes pas peu fiers, grâce à Guillaume Duhamel, d’avoir pu parler de l’affaire Robert Boulin et d’avoir donné la parole à Fabienne Boulin-Burgeat, sa fille. Si l’article a été tant partagé et commenté, c’est aussi en partie à cause du silence des médias à l’occasion de l’anniversaire de la mort de l’ancien homme politique. En 2015, le Nouveau Cénacle, en contact avec les proches de la famille, restera toujours vigilant.
Et l’art dans tout ça ?
Notre critique d’art, un certain M. Schmitt, décalquant l’invisible à ses heures perdues, nous régale assez souvent d’articles de fond, travaillés, aussi ciselés qu’une toile de Manet, aussi purs qu’un tableau de David. L’art au Nouveau Cénacle, même s’il se fait parfois discret, a été l’un des éléments fondateurs du journal. En 2014, grâce à Marcel Duchamp et son grand verre, il a brillé de mille feux, pour devenir le sujet de prédilection. Ainsi, l’article « Le Grand Verre » de Marcel Duchamp a été le plus lu, le plus aimé, le plus partagé de 2014.
Cela nous rappelle que, même si on peut parfois penser que l’art est d’un abord peu aisé, il intrigue et intéresse le plus grand nombre.
Toujours terminer en disant merci
Nous tenons à remercier tous nos lecteurs et lectrices, occasionnels, assidus, qu’ils soient d’accord ou pas avec nos idées. Sans vous, cette aventure n’aurait pas beaucoup de sens. Chaque article mériterait d’être mentionné, tant ils sont variés, originaux avec toujours un seul objectif : la prise systématique de recul, mais 2014 restera aussi l’année de la polémique homérique (et drôle) entre Julien de Rubempré et Macholand, des récits de Rémi au Kenya, de la chute de Guardiola croqué en dernier communiste par Andrés Rib ou des reportages de Quentin Müller au Rwanda. Citons également l’arrivée parmi nous des Déconneurs, toujours prêts pour la décode !
Parmi nos lecteurs, nous sommes heureux de compter parmi eux, Jacques Sapir, pour qui l’économie est un sport de combat, Bilal Nedman, animateur d’une radio généreuse qui n’oublie personne, Laura Rahme, romancière exotique de l’Hémisphère Sud, Félix Marquardt, homme de réseaux, ceinture noire en serrage de paluches devant l’éternel, Laurent Bouvet, politologue ô combien important (nous vous réservons d’ailleurs la présentation de son dernier ouvrage L’Insécurité cultuelle le plus vite possible !), Thierry Guerrier, Jérôme Godefroy, et bien d’autres encore.
Ces derniers ont en commun cette sincérité intelligente, cette perpétuelle recherche de vérité, certes peu aisées, mais si heureuses, car si rares. Se dire qu’il existe sur cette Terre, parsemée de frustrations médiocres, des individus intègres, dénués de cynisme, alliés de l’exactitude du propos et des énoncés précis, nous redonne espoir.
Merci encore.